26 décembre 2012

La recherche à l'Ecole du Louvre, et l'ethnologie? (ancien article d'Anthr-Autre)

auteur : Darien Pauvert
Chers collègues, la place de la recherche scientifique à l'Ecole du Louvre évolue, pour trouver sa singularité et la forme sous laquelle elle pourra s'épanouir au mieux, durablement. En témoignent ces Cahiers de recherche de l'Ecole du Louvre mis en ligne, dont l'édito de Philippe Durey (directeur de l'EDL), en particulier, dit long sur l'avancée fondamentale qui a eu lieu cette année 2012.

L'adhésion au PRES HéSAM, et la constitution d'un véritable laboratoire et son collège doctoral au sein de l'Ecole est un grand pas en avant. Ainsi, elle dispose à l'heure actuelle de 5 chercheurs permanents tous HDR (habilités à diriger des thèses), ce qui permettra la dispense d'un doctorat indépendant ; sans obligation de doubles tutelles avec d'autres universités. Cet effectif est bien sûr amené à être complété par la suite.

Dans cette optique toujours, l'EDL a du choisir un axe de recherche scientifique qui lui serait propre, pour se distinguer, et a tout naturellement opté pour : ''Patrimoine et Muséologie : lieu, objets, méthode''. Un choix qui semble évident et pertinent quand on sait que l'établissement demeure le grand spécialiste de ce domaine des objets patrimoniaux, de leur conservations et leur étude approfondie.
Cependant les 10 différentes branches qui s'inscriront dans cette démarche ''tronc'' du patrimoine sont encore, à l'heure actuelle, en discussion par le CER (Conseil des Etudes et de la Recherche), où je siège en tant que représentant d'élève. Certains réclament plus d'histoire, ou d'archéologie, d'iconographie etc. Et d'autres, suite à mes propositions, argumentent en faveur d'une place clairement définie, allouée à l'ethnologie au sein de ce laboratoire. Cette discipline est présente en premier cycle avec le cours de spécialité et les arts populaires en HGA3, ainsi qu'en M1 Muséologie à travers le mémoire de recherche ethnologique et les différents séminaires. Il semble donc logique, et symboliquement important, qu'on en fasse mention dans les axes du groupe de recherche. Et, bien évidemment, en inscrivant dans l'optique du Patrimoine (avec un grand P), si cher à notre milieu, en touchant, par exemple, à la notion de documentation orale du patrimoine muséal et à la notion de patrimoine immatériel très en vogue actuellement.
D'une manière générale, sont concernés tous les élèves souhaitant poursuivre leurs études à l'EDL en master, voir en doctorat, et qui ne pensent pas les ''œuvres d'art'' qu'ils étudient sans les sociétés et cultures qui en sont à l'origine.
 L'Ecole du Louvre, par cette originalité, parviendrait à marier des disciplines trop souvent aveuglées par leurs conflits de spécialisation et d'intérêt : l'histoire de l'art et l'ethnologie ne sont-elles pas sœurs, nées d'un même parent qu'est le musée ?

Le débat reste à suivre.